Philips Electronics a annoncé jeudi la cession de 80,1% de son pôle de semi-conducteurs à plusieurs fonds de capital-investissement pour 3,4 milliards d'euros.
Kohlberg Kravis Roberts , Silver Lake Partners et AlpInvest achèteront la participation dans la division de Philips. L'opération valorise la division à 8,3 milliards d'euros, dont quatre milliards d'euros de dette et 900 millions pour les 19,9% que Philips conserve.
Avec 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre, Philips Semiconductors se classait au 11e rang des fournisseurs mondiaux de puces en termes de CA à la fin juin, selon le cabinet d'études IC Insights.
"En tant que société indépendante, le pôle de semi-conducteurs aura toutes les chances de réaliser totalement son potentiel", fait valoir dans un communiqué Gerard Kleisterlee, directeur général de Philips.
Philips avait fait savoir fin juin qu'il comptait la vendre ou la mettre en Bourse d'ici la fin de l'année sa division dont les semi-conducteurs sont destinés principalement à l'électronique grand public, à l'automobile et aux téléphones portables.
Le groupe néerlandais est numéro un mondial de l'éclairage et se classe troisième pour les équipements hospitaliers. En Europe, il est numéro un de l'électronique grand public et numéro trois pour les semi-conducteurs.
La division de semi-conducteurs génère environ le sixième du chiffre d'affaires de Philips mais requiert des investissements plus élevés que les autres activités principales du groupe - électroménager, éclairage et systèmes médicaux - tout en dégageant des marges inférieures.
L'américain Freescale, l'allemand Infineon et le franco-italien STMicroelectronics, eux aussi spécialisés dans l'électronique grand public et les communications, avaient été cités par les analystes comme des partenaires potentiels pour une fusion.
Kohlberg Kravis Roberts et Silver Lake Partners, premier fonds de capital-investissement centré sur la technologique, se sont alliés avec cinq autres pour acquérir SunGard Data Systems en mars 2005 pour 11,3 milliards de dollars (8,8 milliards d'euros). A l'époque, il s'agissait du deuxième plus important rachat par endettement de l'histoire.
AlpInvest Partners, société européenne de rachat d'entreprises, a participé à l'acquisition du groupe néerlandais d'édition et d'études de marché VNU pour 7,6 milliards d'euros.
Bénéficiant du faible loyer de l'argent, de la stabilité économique et des trésoreries imposantes d'investisseurs, les fonds de capital-investissement ont connu leur période la plus rentable depuis environ cinq ans. La part des fusions-acquisitions impliquant des sociétés de "private equity" dans le monde est passée d'environ 5% à 20% sur cette période
