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Thomson : un recentrage mieux compris

04/12/2004 11h22, par LeFigaro.fr

Doucement mais sûrement, Thomson poursuit son travail de pédagogie à l'égard de la communauté financière. Et le travail porte ses fruits : depuis juillet, le titre s'est hissé de 14 euros à plus de 18 euros cette semaine, soit un gain de plus de 30% en seulement quatre mois.


L'ex-quatrième groupe mondial d'électronique grand public ne ménage pas ses efforts pour expliquer aux investisseurs que le nouveau Thomson n'a plus rien à voir avec le Thomson Multimedia d'avant 2001. Frank Dangeard, son président, a profité mardi dernier de la publication de sa feuille de route 2005-2006 pour rappeler la nouvelle stratégie du groupe. Organisé en quatre unités opérationnelles, Thomson entend se concentrer exclusivement sur l'industrie des médias et des loisirs, un mouvement amorcé dès 2000 par Thierry Breton avec le rachat de la société Technicolor. Un discours bien accueilli par la communauté financière qui reprochait au groupe, ces derniers mois, un manque de clarté dans ses orientations stratégiques.


«Au final, cette présentation stratégique ne fait qu'améliorer la visibilité sur le dossier, ce qui nous conforte dans notre opinion très positive sur la valeur», soulignait l'analyste financier d'ETC Pollak Prebon à l'issue de la présentation. Même son de cloche chez Aurel Leven où Harald Liberge Dondoux souligne néanmoins que cette présentation n'a pas apporté d'éléments très novateurs par rapport à ce qui a été annoncé lors des précédentes interventions de la société. L'exercice est loin d'être facile et les «a priori» ont la vie dure.


Depuis 2001, la mutation de Thomson a été rapide et spectaculaire. Beaucoup de petites acquisitions ont été réalisées, apportant de nouveaux clients et de nouveaux métiers à un groupe qui est en train de tourner définitivement la page de l'électronique grand public. Après s'être retiré de la production de téléviseurs au profit d'un joint-venture avec le chinois TCL, Thomson pourrait céder son activité de tubes cathodiques dès 2005, laquelle ne représente plus que 14% du chiffre d'affaires. «Sans son activités tubes, Thomson serait une société beaucoup plus attractive, même s'ils ont dû passer une lourde provision en 2004 pour préparer cette sortie», soulignent les analystes de Merrill Lynch qui sont à l'achat sur le titre. «Si la cession de l'activité composants (tubes) se fait dans de bonnes conditions financières, mécaniquement, il y aura une amélioration significative des marges», confirme Aurel Leven.


Le reste du chiffre d'affaires (86%) se répartit aujourd'hui entre la duplication de DVD, le traitement et la distribution de films, la postproduction, les activités de diffusion professionnelle, les produits d'accès (décodeurs, modems DSL...) ou encore les accessoires et les licences.


Au final, ce recentrage devrait permettre de générer un chiffre d'affaires additionnel de 1 à 1,5 milliard d'euros au cours des deux prochains exercices, sans remettre en cause l'objectif de cash flow libre cumulé de 1,2 à 1,5 milliard d'euros entre 2004 et 2006. Un objectif jugé ambitieux par le courtier CAI Chevreux, qui temporise l'enthousiasme de ses confrères. Selon les analystes en charge du dossier, ce plan stratégique ne dissipe pas les inquiétudes relatives à l'activité tubes et à la transition vers la distribution de contenus électroniques. L'analyste maintient sa recommandation «sous-performance». A l'inverse, l'américain Goldman Sachs reste à «surperformance» sur le titre mais souligne la nécessité pour le groupe de ne pas reporter la sortie de l'activité tubes cathodiques.


Le consensus établi par JCF Group auprès de 19 cabinets d'analyse financière est à l'achat sur la valeur avec un objectif de cours median de 21 euros. «C'est un premier objectif de cours. Si la société tient ses engagements, le titre pourrait alors bénéficier d'un net regain d'intérêt, d'autant qu'avec un tel free cash flow, Thomson aura les moyens de confirmer sa politique de distribution de dividende et d'intensifier son programme de rachat d'actions», ajoute Harald Liberge Dondoux.


Thomson serait-il sur le point de regagner ses galons auprès des investisseurs ? Depuis le retour de Frank Dangeard aux commandes, et l'entrée de Silver Lake Partners au capital en septembre dernier, le titre est sorti de l'ombre et recommence à susciter l'intérêt. Avec un flottant de 85%, il fait toujours figure d'éventuelle proie. La meilleure pilule anti-OPA étant une bonne valorisation boursière (5,1 milliards d'euros aujourd'hui), Thomson a tout intérêt à se faire comprendre des marchés et à tenir ses objectifs s'il ne veut pas finir dans l'estomac d'un géant américain du secteur ou dans le giron d'un fonds d'investissement tel KKR qui pourrait entrer au capital via un LBO.

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