Pour se distinguer dans le monde scientifique, la Belgique doit se trouver des "niches" adaptees a sa petite taille, a ses budgets etriques. L'une d'entre elles est la modelisation mathematique qui permet de predire les proprietes des materiaux nouveaux. On trouve des equipes remarquables dans ce domaine dans toutes les universites francophones.
A Liege, on est plutot oriente vers les proprietes physiques. Les materiaux etudies appartiennent a la categorie des perovskites, soit des oxydes de deux metaux, que l'on depose en couche tres mince et qui adoptent une structure qui les rend presque tous ferroelectriques, c'est-a-dire dotes d'une polarisation electrique spontanee que l'on peut inverser avec un champ electrique. Une propriete ideale pour stocker des informations binaires, des 1 et des 0, comme on le fait dans l'informatique.
Quelques firmes utilisent deja ces materiaux. Mais l'etude liegeoise signee par Javier Junquera et Philippe Ghosez dans "Nature" vient de leur apporter une mauvaise nouvelle : au-dessous d'une certaine taille (disons 20 fois la distance entre deux atomes), les perovskites perdent leur propriete.
Ce qui apporte une limite a la miniaturisation de ces composantes electroniques. Dans l'etude liegeoise, la limite n'est que theorique, mais quelques equipes ont commence a la verifier experimentalement...