Rien ne vaut les contacts humains, les vrais. N’en déplaise à «iFBot», un robot de 45 cm et pesant 10 kilos censés tenir compagnie aux personnes âgées. Avec son allure de cosmonaute et vaguement inspiré du droïde R2D2 de «La Guerre des Etoiles», le robot japonais, capable de reconnaître une quinzaine d’individus et de tenir une conversation, n’a pas réussi à séduire les résidents des maisons de retraites nipponnes. «Au bout d’un mois de vie commune avec les personnes âgées, iFBot est relégué, oublié, dans un coin», raconte Yasuko Sawad, directeur d’un établissement de Kyoto. Et ajoute: «les animaux domestiques ont plus de succès.»
Comme Hopis
Au pays du soleil levant, si cet échec se confirme, l’expérience de l’iFBot est un camouflet pour les tenants du tout robotique. Face au vieillissement rapide de la population nipponne, la solution des androïdes est souvent mise en avant pour combler les manques en main d’œuvre, surtout dans le domaine des services à la personne. Mais pour Ruth Campbell, spécialiste en gériatrie à l’université de Tokyo, «les personnes âgées trouvent les robots trop compliqués, pas assez pratiques.» Autre limite des androïdes : un prix à l’unité jugé trop élevé. Il faut en effet compter 3600 euros pour s’offrir un exemple de l’iFBot.
L’androïde, construit par Business Design Laboratory, société spécialisée dans les jouets de haute technologie, pourrait connaître le destin de «Hopis». Outre sa mission d’accompagnement, ce chien-robot avait été conçu pour mesurer la glycémie, la tension artérielle et la température de son propriétaire. Cependant, en raison des faibles ventes, son constructeur Sanyo a depuis arrêté sa production.